Chaque année, un banquet rassemblait les confrères
Et l’on y festoyait gavés lors du festin.
Nous vivions les moments d’un aimable destin,
Nous croyant à l’abri des forces arbitraires.
C’était une soirée révélant des talents,
Restés insoupçonnés ou bien mis en veilleuse.
Une opportunité s’offrait des plus heureuses
De faire partager un don époustouflant.
Deux bâtonniers cossus nous accueillaient aussi
Très chaleureusement dans leur jardin immense.
Ce lieu agrémentait leur belle résidence,
Le champagne y rendait futiles nos soucis.
J’évoque vos sourires et certains entretiens.
On chuchotait joyeux sur des secrets risibles.
Pouvoir dissimuler était chose impossible.
Moqueurs, on colportait pourtant on s’aimait bien.
Il n’y a point d’élus. Un temps privilégié,
On n’envisage pas ce qu’est la déchéance.
On vivait assuré de mériter la chance,
Sans avoir pu prévoir d’être ensemble piégés
26 janvier 2010
